Biodégradabilité des solvants, dégraissants, produits de nettoyage
en milieux industriels
La biodégradabilité, comme chacun sait, est la capacité d’un composé ou d’un produit à être dégradé par l’action d’organismes biologiques tels que bactéries, champignons, algues, dans un environnement favorable, lumière, taux d’humidité, oxygène, et du temps nécessaire pour obtenir cette biodégradation.
L’argument commercial, 100% biodégradable, s’il n’est pas réfutable, peut s’avérer donc trompeur, puisqu’il n’indique aucune notion de temps.
S’il faut 2 semaines à 1 mois à du papier toilettes, pour se dégrader, 1 à 5 mois pour un trognon de pomme, 1 à 5 ans pour un mégot de cigarette, 450 ans pour un sac en plastique ordinaire, il faudra 4,5 milliards d’années pour de l’Uranium 238.
Le % de biodégradation d’un produit dépend donc aussi du temps.
Si la réglementation et les normes sont parfaitement établies pour les produits de grande consommation, sacs en plastique, emballages, détergents, lessives…les produits à usage professionnel, si l’on reste dans le cadre des solvants, font l’objet de plusieurs méthodes d’analyse et de caractérisation.
BIODÉGRADABILITÉ PRIMAIRE
Elle est établie suivant CEC L 33 T 82. A l’origine, cette méthode d’essai a été développée pour les lubrifiants mais c’est un indicateur valable, qui recoupe les résultats obtenus par d’autre méthodes d’une part, et qui peut s’appliquer aux solvants, ceux-ci n’étant pas toujours utilisés comme dégraissants, mais aussi comme lubrifiants, notamment en électro-érosion en enfonçage et en finition, ainsi qu’en découpage, estampage, emboutissage de métaux en feuiles lorsque les opérateurs utiliseront des fluides évanescents.
La biodégradabilité primaire, définit le % de biodégradation après 21 jours à 25°C.
BIODÉGRADABILITÉ FACILE
Elle est établie suivant tests OCDE 301 A, qui correspond à la norme ISO 7827.
Etablie suivant OCDE 310 A.
Définit la disparition du COD, le % de biodégradation après 28 jours
BIODÉGRADABILITÉ FACILE ET ULTIME
Etablie suivant OCDE 310 C . Cette méthode est aussi appelée TEST MITI modifié.
Définit le % de biodégradation sur 28 jours, mais aussi le temps nécessaire en jours, une biodégradation de 100%.
Suivant la méthode retenue, et dans l’état actuel des analyses recommandées par l’Organisation de Coopération et de développement économiques OCDE, un solvant ayant un % de dégradation supérieur à 80% peut donc être qualifié de biodégradable, de facilement biodégradable, ou de totalement biodégradable.
Le contexte réglementaire en matière industrielle et de pollution des eaux ou des sols, est bien défini par la DREAL. Si il est permis de faire un raccourci,
" les pollueurs seront les payeurs". Si la DREAL réalise des contrôles dans les établissements classés, elle peut également demander et à juste titre, un contrôle à tout établissement, après un sinistre.
LE CLASSEMENT WGK
Ce classement est appliqué en Allemagne, mais sa simplicité fait référence.
Toutes les substances sont répertoriées et classées. Les produits qui contiennent cette substance, quelle que soit sa quantité, font l’objet du même classement.
Il existe 3 classes
WGK classe 1 : Légèrement dangereux pour l’eau
WGK classe 2 : Comporte un danger
WGK classe 3 :Très dangereux pour l’eau