Solvants de dégraissage et de nettoyage pour fontaines
Fontaines biologiques
Il existe plusieurs types de fontaines :
Fontaines à solvants :
Les fontaines utilisées pour le dégraissage des pièces et des composants mécaniques ou électriques, appelées fontaines de dégraissage.
Les fontaines utilisées pour le nettoyage de matériels d’application de peintures, vernis, encres, résines et assimilés, appelées fontaines de nettoyage. Le solvant utilisé sera utilisé pur ou dilué dans l’eau, s’il s’agit de peintures avec solvants organiques ou de peintures à l’eau.
Remarques
Les fontaines biologiques sont très utilisées dans le secteur du dégraissage des métaux.
Il existe de nouvelles générations de solvants utilisables dans les fontaines à solvant, que ce soit en dégraissage ou en nettoyage, et qui pallient aux défauts des fontaines biologiques.
Diminution des contraintes Environnementales, produits biodégradables, sans COV.
Diminution des contraintes Toxicologiques, produits sans pictogramme de danger, en conformité avec la CLP ( se reporte au chapitre aspects toxicologiques, rubrique FDS ).
Diminution du risque Incendie, produits non classés inflammables ou non inflammables.
Augmentation des performances, notamment en terme de vitesse de dégraissage. Ces produits sont également et dans certains cas additivés, pour accélérer la décantation et la sédimentation des polluants, permettant ainsi une utilisation en milieu propre prolongée , ainsi qu’une diminution des consommations donc des déchets. L’utilisation de ces solvants est souvent associée à de l’eau, de densité plus lourde, et qui compense les pertes par évaporation ou par entrainement.
Fontaines biologiques :
Les dangers des fontaines de dégraissage biologique
Il existait un engouement important pour l’utilisation des fontaines biologiques, puisqu’en théorie elles ne génèraient pas de déchets industriels.
Toutefois les fontaines biologiques, qu'il conviendrait mieux d'appeler fontaines bactériologiques, puisqu'elles sont ensemencées par des bactéries, ne permettent pas d’éliminer toutes les pollutions ; la présence d’essence, de gas-oil, de diluants, de peintures est prohibée sous peine de détruire ou d’inhiber les micro-organismes.
Une simple coupure de courant est à l’origine d’odeurs nauséabondes.
De plus, le cuivre ou ses alliages, (laitons, bronzes, maillechort, zamak…) étant un puissant réducteur des bactéries, tout composant mécanique contenant ce métal, amène une très rapide déstabilisation et dégradation des bains.
Le remplacement des bains a un coût prohibitif, de l’ordre de 700 à 900€ et doit être réalisé parfois, plusieurs fois par an.
Aspects réglementaires
La réglementation concernant les fontaines biologique engage la responsabilité des utilisateurs
La responsabilité entre dans un champ du droit commun. L’utilisateur a seul la responsabilité des dangers liés à l’utilisation des populations, genres et espèces, des micro-organismes qui lui sont fournis.
Il n’existe pas d’études scientifiques suffisantes concernant la totalité des micro-organismes utilisés.
Les micro-organismes de l’environnement pourraient contaminer les fontaines.
Les genres et espèces ensemencés, à la mise en place d’une fontaine biologique ne sont pas toujours les mêmes dans le temps et évoluent, leur proportion peut également fluctuer dans le temps.
Il a été démontré que des bactéries du groupe 1 évoluaient vers des souches de risques pathogène et infectieux de groupe 2
Pseudomonas aeroginosa
Achromobacter xylosoxidans
Bacillus cereus
Ochromobactrum intermedium
Ainsi que de risque de groupe 3
Bacillus antharcis
(par séquençage du gène codant de l'ADN)
Il existerait de plus, un risque transmissible aux utilisateurs, lorsque ceux-ci sont immunodéficitaires.
Droit du Travail : Prévention des risques biologiques
L’utilisation délibérée de milieux bactériologiques est soumise à l’évaluation des risques professionnels Droit du travail Art R 4421 à R 4427-5
"Il est clairement indiqué que c’est à l’utilisateur de mener sa propre évaluation des risques, l’utilisateur doit pouvoir disposer des informations suivantes" :
Les utilisateurs ont-ils les moyens, puisqu’il en est de leur responsabilité, de suivre également les évolutions et les changements de population au cours du temps, par rapport aux ensemencements d’origine ?
D’en connaître le pouvoir pathogène, et la dose infectieuse ?
Si les fabricants affirment que leurs préparations commerciales ne contiennent que des bactéries de groupe 1, les genres et espèces sont cependant rarement rapportées dans les fiches de données de sécurité FDS ou leurs fiches techniques.
Les fabricants et responsables de la mise sur le marché de fontaines de dégraissage et de nettoyage biologiques recommandent l’utilisation de soufflettes.
Le soufflage permet de sécher les pièces et d’éviter les problèmes de corrosion.
Cette technique entraîne une exposition respiratoire aux bio-aérosols chez les travailleurs.
Le port de masque respiratoire, en plus du port d’EPI traditionnels, est obligatoire dans de nombreux pays.
Sources :
www.inrs.fr ND 2304 suivi de la flore microbiologique des fontaines de biodégradation des graisses.
www.inrs.fr évaluation des risques des fontaines de biodégradation des graisses.
«Voyage au pays des bactéries» de Me Christine DAVID Microbiologiste au Département Expertise de l’INRS.
www.irsst.qc.ca Utilisation sécuritaire des fontaines biologiques de dégraissage
www.irsst.qc.ca Rapport R-829 Prévention des risques chimiques et biologiques
www.inrs.fr ED 6034 Les risques biologiques en milieu professionnel
www.inrs.fr TJ 24 Aide-mémoire juridique
www.textlab.io Mesophilic aerobic degradation rapport de Mr Sachiya Iwashita
www.cancer-environnement.fr Risque biologique en milieu professionnel
Les fontaines biologiques ont été introduites aux Etats-Unis dans les années 1990 (Wolf et Morris).
Selon l’enquête SUMER, 2,6 millions de salariés, soient 15% (hors professionnels de la santé), se disent concernés, en France, par les risques biologiques sur les lieux de travail.
On estime le coût actuel supporté par les Caisses Régionales d’Assurance Maladie et Caisses Générales de Sécurité Sociale, à 3 milliards d’Euros, chaque année, au titre des maladies d’origine biologique.
L’Association Interprofessionnelle pour le Service Médical et Social (AISMT), animée et coordonnée par des médecins du travail, confrontés donc à des pathologies d’origine biologique, indique clairement que l'utilisation de fontaines de dégraissage en industries est concernée par le risque biologique www.aismt36.com Risques et métiers Le risque biologique en milieu industriel.
Le règlement REACH CEE 1927/2006 et le règlement CLP CEE 1272/1079
ont introduit de nombreux nouveaux pictogrammes et phrases de risques
liés à l’utilisation des substances et préparations chimiques.
Ne devrait-il pas en être de même pour les risques biologiques ?
Le risque biologique doit être maîtrisé
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